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Le château fort est situé aujourd’hui au milieu du village.
A l’observation du tracé de l’ancienne enceinte fortifiée, visible ici et là entre les murs plus récents , et composée de blocs lisses assemblés avec soin, on constate que le village devait être plus petit de moitié au Moyen-Âge, et qu’il s’étendait au Sud et à l’Ouest du château, en direction de la rivière.
L’association d’une localité fortifiée et d’un château fort se retrouve souvent dans les environs proches ; Balazuc (Ardèche), surtout, en est un exemple contemporain aussi bien conservé. A Balazuc comme à Montclus, plusieurs maisons situées à l’intérieur de l’ancien mur d’enceinte présentent manifestement une substance architecturale moyenâgeuse. Dans deux cas (Rue Neuve, rue de l’Echoppe), on peut voir des parties édifiées en blocs lisses, avec blocs d’angle à bossage rustique.
Dans la Rue Neuve, les blocs d’angle à bossage atteignent une hauteur d’environ 12 mètres, permettant de supposer des bâtiments en forme de tour. Au moins le rez-de-chaussée d’une maison romane en pierre est conservé Rue de l’Arceau, qui présente l‘appareil en blocs lisses et la porte en arc typiques de l’époque autour de 1200. On peut donc supposer que le village constituait un bourg castral (en français dans le texte) de dimensions généreuses, dans lequel se trouvaient plusieurs sièges d’hommes lige.
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Le château fort de Montclus proprement dit occupait au Moyen-Âge le point le plus élevé de l’angle Nord-Est de l’ensemble.
Tous les vestiges sont construits à l’aide du calcaire présent sur place. Le mur d’enceinte en forme de trapèze, largement conservé, entoure les ruines d’un complexe en forme de L, composé d’une tour, de plusieurs corps de logis et de dépendances (Fig. 9/10).
L’analyse des phases de construction permet d’établir la chronologie suivante : tout d’abord a été érigée une maison d’habitation seigneuriale sur plan rectangulaire allongé. Les murs conservés présentent un appareil de blocs lisses assemblés avec soin.
Des blocs à bossage rustique n’apparaissent que de manière isolée, dans les angles des zones supérieures. Côté Nord, on peut voir au premier étage les vestiges d’une fenêtre romane ouvragée en quatre parties (Fig. 10, tentative de reconstruction Fig. 14)1, qui ont sans doute contribué à différentes reprises à l’interprétation erronée du bâtiment qui y voyait une chapelle.2 Bien qu’elle ne soit conservée que de manière rudimentaire, on voit clairement que les encadrements de fenêtres étaient entourés d’une moulure arrondie.
Sous la fenêtre, une corniche profilée occupait toute la largeur de celle-ci.
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De courtes corniches se trouvaient à la hauteur de l’amorce des arcs des deux ouvertures latérales.
Parce que le mur Ouest du corps de logis a été partiellement transformé ou remodelé, et que le mur Est n’est pas conservé, on ne peut pas dire grand-chose de l’aspect originel des façades et de la structure interne du bâtiment.
Il est vraisemblable que celui-ci était autrefois couvert d’un toit à pignon à deux pentes, prenant appui à l’Est derrière un parement à l’aspect extérieur de comble à potence (reconstruction Fig. 16), comme on peut le voir à l’exemple d’autres bâtiments encore mieux conservés, tels que la tour Sud d’Allègre (voir Fig. 5b).3
Grâce aux différents détails que sont la fenêtre romane, les pierres d’angle à bossage disséminées de manière sporadique, ainsi que la reconstruction de la forme de gouttière, le bâtiment peut être grossièrement daté des environs de l’année 1200.
L’édifice possédait sans doute déjà un mur d’enceinte, remplacé dans la deuxième phase de construction par le rempart visible aujourd’hui, vraisemblablement construit en même temps que la fortification du village. Celle-ci est elle aussi bâtie en blocs lisses.
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Des blocs à bossage, avec large liseré et bosses extrêmement aplaties, sont disséminées dans la surface des murs.
Les blocs sont de format allongé. Le rempart était surélevé vers l’Est, c’est-à-dire sur le flan d’attaque principal. On peut encore distinguer nettement des vestiges des créneaux et des meurtrières qui y étaient intégrées.
Sans doute une poterne (démolie aujourd’hui, et servant d’entrée actuelle) constituait-elle ici une sortie du château fort vers la campagne environnante. Le porche principal se trouvait sur le côté Ouest, en direction du village, et était flanqué d’une tour ronde pourvue d’un talus.
La tour ne dépassait sans doute pas la hauteur du mur d’enceinte. Elle ne possède pas de meurtrières (Fig. 16).
Avec la forme du chemin de ronde côté Est, elle constitue un indice évident des influences du Nord de la France, présentes dans les environs proches au plus tôt après 1226, mais de facto surtout vers 1240, en particulier dans les édifices royaux de la vallée du Rhône.
L’absence de meurtrières sur la tour peut être interprétée comme le signe d’une compréhension encore incomplète de la fonction d’une tour de flanquement.4
Si l’on part du principe que les comtes de Sabran n’ont été influencés par les formes de construction de leurs nouveaux régents qu’après leur soumission en 1247, on peut supposer une construction datant des alentours de 1250.
Avec les tours à peu près contemporaines du château fort de Clermont l’Hérault,59 la tour ronde est, à ma connaissance, le seul exemple de ce type dans un château fort non royal de cette époque en Languedoc.
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L’étape suivante fût la construction d’une tour adossée au côté Sud du corps d’habitation, jusque-là isolé dans la cour (voir Fig. 5e/11).
Comme nous allons le montrer, elle présente différents éléments progressistes, mais son positionnement en tant qu’ajout directement adossé à un bâtiment d’habitation est cependant tout à fait habituel pour la région (Fig. 9).
La tour présente à l’intérieur une division typique en étages voûtés.
Son agencement complexe avec une Vis-St-Gilles60 aménagée dans une avancée de mur, des latrines sophistiquées dans l’épaisseur des murs ainsi que des cheminées et des placards muraux la distinguent nettement des châteaux forts avoisinants.
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Signalons à titre de curiosité particulière les graffitis que l’on trouve dans les latrines du 3e étage. Des motifs en forme d’ornements et des symboles cruciformes sont gravés sur les quatre murs.
A peu près à hauteur de visage, la zone ainsi travaillée est terminée par une série de figures en armes disposée tout autour de la petite pièce. Même si la technique très grossière ne permettait pas de représentation affinée, l’armement peut être facilement identifié.
Presque toutes les figures portent des heaumes, sur lesquels sont dessinés la croix du visage et des trous d’aération. Des haches et des masses d’arme sont également représentées schématiquement (Fig. 13).5
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Les vestiges de mâchicoulis manifestement non ajoutés ultérieurement sur la plateforme de défense de la tour constituent en outre une particularité. Même si seules les consoles en sont conservées, leur disposition est clairement différente de celle dont c’était la vogue après 1300 dans la basse vallée du Rhône.
D’une part, des vestiges permettent de constater que des fentes de tir/de jet étaient aménagées entre les consoles, plus larges que ce n’est le cas dans des exemples ultérieurs.
On constate d’autre part que la construction du parapet n’a pas été poursuivie en surplomb autour des angles des tours, mais qu’elle s’appuyait sur ces derniers pour les contourner en biais ou en arrondi. (reconstruction Fig. 12).
Par cette vue reconstituée, la tour de Montclus s’avère être une rareté, et une proche parente de plusieurs églises fortifiées situées à proximité des rivages de la Méditerranée (par ex. Saintes Maries de la Mer, Celleneuve, Castelnau-le-Lez)6 et la Tour du Roi à Uzès.
Ces dernières possèdent des mâchicoulis de forme semblable et mieux conservés. Ni ceux des églises, généralement ajoutés plus tard, ni ceux de la Tour du Roi n’ont pu être datés avec précision. Jean Mesqui parle pour cette dernière de l’un des exemples conservés les plus anciens en France, et la date du dernier quart du 13e siècle.7
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L’appareil de la tour de Montclus ressemble à celui des tours d’Uzès, en particulier à celui de la Tour du Roi. Il se distingue par contre nettement de celui du mur d’enceinte immédiatement avoisinant.
Les blocs quadrangulaires ne sont plus allongés, d’une part ; de nombreux blocs à bossage rustique sont utilisés dans la partie du socle, d’autre part, dont la fréquence diminue vers le haut, de telle sorte qu’on ne trouve que des blocs lisses dans les surfaces supérieures des murs.
Le même phénomène apparaît aussi dans les cas de la tour de Barjac, datant du dernier quart du 13e siècle, et de la fameuse Tour Philippe le Bel, achevée en 1292.8
Aussi est-on tenté de dater le tour de Montclus de l’époque de la première mention du château, vers 1275.
Les graffitis des latrines ne fournissent malheureusement pas de points de repère plus précis, à cause de la trop grande grossièreté du dessin. Si l’on pense que les heaumes en forme de pot ont été portés jusque dans le 14e siècle avancé, on obtient pour les dessins gravés une période probable de réalisation d’environ cent ans à partir de la construction supposée de la tour.
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Les vestiges de l’étape de construction suivante correspondent à la datation approximative de la tour : la maçonnerie identique de l’aile construite à l’Ouest de la tour, et le fait que les différentes parties de murs s’appuient à la tour sans être reliées à celle-ci montrent que ce complexe a été édifié peu après la tour.
Il comprenait la nouvelle construction du porche, une salle correspondante avec salle de garde ou cuisine attenante, et des salles seigneuriales dans les étages supérieurs. Plusieurs petites pièces voûtées qui supportaient la galerie reliant les différents bâtiments d’habitation, ont été construites à l’avant du bâtiment, côté cour.
Des remplois des fenêtres gothiques gisent aujourd’hui, disséminés sur le sol de la salle de garde (Fig. 15), qui étaient très probablement intégrés aux premier et/ou deuxième étages au dessus de la salle, complètement transformés au 18e siècle tardif et au 19e siècle.
Signalons en particulier une pierre pourvue d’un chanfrein simple provenant d’une fenêtre trilobée avec oculus, et la pierre d’une fenêtre trilobée entourée d’une moulure arrondie, sans qu’une reconstruction détaillée ne soit possible. On peut seulement voir qu’il s’agissait de formes sobres sans profils sophistiqués. Dans les environs proches, ces remplois sont les seuls vestiges conservés de fenêtres gothiques dans un château fort.9
On peut supposer avec une probabilité élevée qu’elles datent de la même époque que la salle de garde, c’est-à-dire peu après la construction de la tour, donc du dernier tiers du 13e siècle. Cette classification s’accorde également avec la datation de maisons en pierre explorées récemment, et qui présentent des fenêtres semblables.66 Le mur de séparation dans le corps de logis ancien, avec pierres à bossage rustique et restes de cheminée, devrait être également attribué à cette période de construction.
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Un coup d’œil jeté sur les deux châteaux forts voisins de Barjac et de Féreyrolles montre qu’il vaut la peine et qu’il est instructif de revenir rapidement sur l’ordonnancement et la forme des blocs à bossage rustique.
Dans le bâtiment d’habitation roman de Montclus, de tels blocs sont utilisés dans les angles des bâtiments, de la manière typique de la période autour de 1200, comme on peut l’observer à de nombreuses reprises dans les environs (tour de La Bastide de Goudargues, d’Allègre, bâtiment d’habitation de Verfeuil, tour de Marcuel).
Les bosses sont aplaties, le liseré est large.
Des parties aussi anciennes ne peuvent être identifiées ni à Barjac, ni à Féreyrolles.10 A Barjac, seule la tour est conservée, vestige solitaire du château fort dans la ville actuelle (voir note 5). Le château fort de Féreyrolles, petit et compact, qui n’était constitué originellement que d’une tour quadrangulaire précédée d’une cour, trône sur un éperon rocheux dominant la Cèze (Fig. 18).
Tous deux présentent un appareil à bossage rustique.
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La tour de Barjac en présente une utilisation semblable à celle de Montclus : la fréquence des blocs à bossage rustique diminue de bas en haut, seuls des blocs lisses constituent la partie supérieure des murs. Les blocs ont également un liseré très large, mais les bosses ne sont pas aplaties, et structurent les surfaces des murs de manière plus prononcée qu’à Montclus. Les vestiges de Féreyrolles montrent que la tour et les murs étaient entièrement parés de blocs à bossage à l’extérieur.
Le liseré n’est pas aussi large qu’à Montclus et Barjac, les bosses ont été laissées à l’état brut et sont en partie fortement proéminentes. Malgré ces différences formelles, les trois édifices peuvent être classés dans la deuxième moitié du 13e siècle, et ce grâce à d’autres caractéristiques: la tour de Barjac présente certes elle aussi la répartition localement typique des étages et les formes de corniches et de voûtes correspondantes (les conclusions de l’étude sont difficilement lisibles à cause de transformations ponctuelles réalisées de manière très soigneuse à la Renaissance) l’escalier à vis manifestement non secondaire dans son angle Est (avançant de manière polygonale dans la pièce et dépourvu de la voûte typique des vis Saint-Gilles) présente cependant de manière évidente des similitudes avec des édifices de facture gothique, tels que par exemple la Tour de la Carbonnière près d’Aigues-Mortes, bâtie en 1290.11
A Féreyrolles, la construction que l’exploitation optimale de la surface au sol limitée rend relativement compliquée, avec ses arcs de parement se réduisant dans la profondeur, l’escalier aménagé dans l’épaisseur des murs, une avancée triangulaire de mur sans doute nécessaire pour des raisons de statique, et le plan étrange résultant de ces détails permettent de constater qu’une planification complexe a précédé les travaux, laissant supposer une édification tardive. La voûte cloisonnée avec arêtes à quatre et six angles construite dans le segment médian des trois segments voûtés de la tour ainsi que la forme de corniche soulignent cette impression.
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On voit au seul exemple de ces trois édifices, qui ne sont très éloignés les uns des autres ni sur le plan géographique (pas plus de 12 km) ni sur le plan chronologique, qu’il est impossible de parler d’une utilisation typique de la région de maçonnerie à bossage rustique. Grâce à la zone du socle parée de blocs à bossage rustique disséminés, la tour de Montclus, celle de Barjac, la tour d’habitation (?) de Sabran conservée de manière rudimentaire, ainsi que la Tour du Roi et la Tour Philippe le Bel peuvent être classées comme apparentées. A celles-ci s’opposent cependant des constructions à peu près contemporaines, entièrement parées de blocs à bossage rustique, telles que Féreyrolles ou la tour du Château-Vieux de Montréal (Ardèche).
Rappelons encore une fois ici que dès la période autour de 1200, l’utilisation de blocs à bossage n’est pas restée limitée aux angles des bâtiments. Dès cette époque, il existait aussi bien des bâtiments à bossage rustique purs (par ex. La Garde-Guérin) que des bâtiments dans lesquels ces blocs sont disséminés à la surface des murs (Roquemaure, Génolhac, Verfeuil / voir Fig. 17).
Sans parler de bâtiments non encore classables comme la tour Saint-Gabriel (Bouches-du-Rhône) habillée de tels blocs. D’autres études comparatives sont nécessaires ici, concernant aussi bien l’histoire que la recherche en matière de construction.
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Le château fort de Montclus a connu encore une fois des transformations au Moyen-Âge tardif (vraisemblablement au 14e siècle), sous la forme d’une surélévation du mur d’enceinte oriental. L’ancien chemin de ronde a été recouvert à cette occasion, et les meurtrières ajoutées. La petite tour ronde au Sud, construite en moellons naturels, et qui était orientée vers le village, pourrait avoir été construite à cette époque.
Une transformation de la façade Ouest du bâtiment d’habitation roman a eu lieu vers 1500, dans le style flamboyant. Les fenêtres et les cheminées dans la salle de garde et dans la tour devraient dater de cette période.
La transformation du bâtiment d’habitation gothique au cours du 18e siècle tardif et des débuts du 19e siècle a constitué une dernière intervention importante. Des parties de l’ancienne substance architecturale ont été complètement détruites à cette occasion, et remplacées par un bâtiment en moellons naturels recouverts d’un crépis, qui a défiguré les deux tiers inférieurs du côté Ouest de la tour.12 La tour, dans laquelle sont encore conservés des restes des poutres en bois, ainsi que le bâtiment précédemment décrit, devrait avoir été utilisés le plus longtemps, avant d’être définitivement abandonnés comme lieux d’habitation vers la fin du 19e siècle.
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1 Roux (cf. note 7), p. 215.
2 La Vis-St-Gilles est une forme d’escalier à vis compliquée, qui représente un challenge pour les tailleurs de pierre. Sa caractéristique distinctive est que la galerie réservée au passage se termine en une voûte, et que ce ne sont pas les marches proprement dites qui forment simultanément le plafond. Les pierres sises à l’intersection du sommet de la voûte et de l’incurvation de l’escalier sont en conséquence taillées pour s’adapter à deux courbures différentes.
3 Les graffitis ont été étudiés, mais je n’ai pu trouver aucune publication à leur sujet. M. Dreyfus m’a signalé qu’ils peuvent être observés sous la forme de répliques au Musée de la Mémoire des Murs et de l’Archéologie à Verneuil-en-Halatte (Oise).
4 Robin (cf. note 6), p. 31 et suivantes.
5 Mesqui (cf. note 1), p. 395 et suivante.
6 On trouve à l’intérieur des ruines de Sabran les restes d’un bâtiment mesurant environ 8 x 15 mètres, qui peut éventuellement être interprété comme rez-de-chaussée d’une tour d’habitation et qui présente aussi des blocs à bossage rustique dans les parties inférieures des murs.
7 Les fenêtres gothiques du château fort de Lédenon, situé en dehors de la zone étudiée (au Nord-Est de Nîmes), qui appartenait aux comtes de Sabran au 13e siècle tardif, présentent une forme encore plus sobre, mais devraient dater seulement du 14e siècle. La fenêtre ouvragée du donjon de Saint-Laurent-des-Arbres doit également être classée dans cette période.
- Au château de Bord, près de Laudun (substance architecturale datant vraisemblablement en majeure partie d’avant 1150), on trouve dans une pièce des amorces d’arêtes polygonales d’une voûte réalisée de manière secondaire, qui doit être considérée comme l’un des rares exemples de formes de détails gothiques, dont la datation plus précise n’est pas encore établie.
8 Pousthoumis, Pousthoumis-Dalle (cf. note 24) / Séraphin (cf. note 40).
9 Tous deux sont cependant déjà mentionnés par écrit à plusieurs reprises au 12e siècle : Féreyrolles est cité pour la première fois en 1163. Barjac était depuis le 11e siècle le siège de la famille noble du même nom, importante pour la région ; Roux (cf. note 7).
10 Pérouse/Césari (cf. note 9), p. 539.
11 Le château a manifestement été donné par Philippe le Bel en 1302 à son administrateur local Guillaume de Plasians ; voir Pérouse/Césari (cf. note 9), p. 243. La forme du château fort est ainsi mise en relation avec différents contextes et déclarée indirectement comme édifice royal typique.
Malheureusement, la source n’est pas citée directement dans les descriptions habituellement détaillées des mentions écrites de Féreyrolles (Raimond, cf. note 14). La relation avec Guillaume de Plasians et avec le Roi est établie ici seulement grâce à deux documents des années 1307 et 1321. Les formes de détail des portes et des meurtrières semblent cependant de facture encore si fortement romane que je n’adhère ni à cette datation ni à cette théorie; voir Moreau (cf. note 2), p. 209/ Pérouse, Césari (cf. note 9), p. 243.
Une inscription gravée sur un arc de parement dit simplement que le château fort possédait une chapelle dédiée à Saint-Bartholomé. L’exécution grossière et les caractères utilisés ne permettent pas de datation. Je remercie Bernhard Metz du déchiffrage et de l’analyse de cette inscription.
12 Je tiens à remercier ici M. Dreyfus non seulement parce qu’il a permis ma deuxième exploration du château fort, mais aussi pour avoir mis à ma disposition des photos datant de l’époque de 1900. Ces documents permettent de voir que précisément ce bâtiment était encore conservé de manière beaucoup plus importante il y a tout juste 100 ans. Je le remercie également de m’avoir appris qu’une profonde citerne aujourd’hui condamnée se trouve devant le bâtiment d’habitation roman.
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